Perpignan, siège comtal du Roussillon, a une longue histoire monétaire. D’abord autonome avec ses propres émissions, la cité va par la suite devenir « vassal » de la couronne catalano-aragonaise, capitale continentale du royaume de Majorque, et même être sous domination française. A chaque fois elle va adopter leurs monnayages.
La première frappe à Perpignan portant Saint Jean-Baptiste est réalisée sous Jacques III de Majorque. Il s’agit d’un florin en or, imitation de ceux émis par la cité de Florence, modèle monétaire de plusieurs pays.
Vainqueur et successeur de Jacques III, Pierre IV d’Aragon va maintenir l’activité monétaire de l’atelier majorquin et la frappe de florin d’or. (Photo).
Cette représentation sera abandonnée par les comtes-rois suivants, ainsi que durant la première occupation française.
Restitué au roi Ferdinand II en 1493, le comté reprend le monnayage « catalan » avec sa croix cantonnée d’annelets et de besants sur laquel est apposé un P pour Perpignan et les consuls de la ville reçoivent un droit d’émission pour de petites valeurs (deniers et doubles deniers) sur lesquels ils vont reprendre la figuration du Saint. (Photo)
A la mort de Ferdinand II Perpignan perd son statut d’atelier royal et seule la monnaie barcelonaise y a cours. Les consuls vont à plusieurs reprises solliciter des droits de frappe pour palier à des dépenses exceptionnelles. Ainsi en 1529 et 1531 (photo) ; en 1598 (photo) et en 1611 (photo).
Devenue ville de garnison pour les troupes françaises, les autorités municipales perpignanaises retrouvent leur droit d’émission de monnaie locale de 1644 à 1652. (Photo)
Ce seront les dernières émissions officielles portant l’effigie de ce saint.
Il faut noter toutefois sa représentation sur des méreaux, ou pellofes en catalan, émis comme jetons de présence pour la communauté religieuse de la cathédrale Saint Jean de Perpignan. Ceux-ci ont été frappés entre 1473 et 1610. (Photos)