Un jour, une œuvre au Musée Rigaud 24
Le Musée Rigaud les yeux dans les yeux
Nous sommes en 1925 lorsque Georges-Daniel de Monfreid peint cet autoportrait. Le regard grave, Monfreid interpelle celui du visiteur qu'il autorise à percer l'intimité de son atelier et de son environnement familial tandis que la présence de Gauguin demeure vibrante au travers de l'énergie de ses œuvres. Elles sont disposées à l'arrière plan, on y voit l'autoportrait de Gauguin, disparu en Polynésie en 1903, à droite la sculpture-masque de Tehura, et à gauche la copie d'un de ses dessins dont Monfreid avait tiré cette peinture d'après le manuscrit de Noa Noa, voyage de Tahiti, que Gauguin n'avait jamais quitté. Il avait été découvert dans sa case de Hiva Oa après sa mort avant d'être confié à Monfreid qui le récupère en 1904, avec sa palette, entre autres. Il en fera dont au Louvre en 1927 après l'avoir publié en 1924. C'est ensuite l'autoportrait comme le masque de Tehura et la palette de Gauguin qui entreront dans les collections publiques par des dons ou des achats successifs (actuellement conservés au musée d'Orsay). Ainsi ce tableau est fondamental à la compréhension du rapport de Monfreid à Gauguin et demeure à ce titre une œuvre exceptionnelle.