Les monuments aux morts de Gustave Violet de Perpignan et Barcelone

Le monument aux morts de Perpignan : sa construction

Dès 1914, le conseil municipal avait prévu après la fin de la guerre que l’on espérait courte, l’érection d’un monument commémoratif. En 1919, un comité « pour le monument aux morts départemental et de la Victoire », dont le président est Amédée Reynès, est créé, chargé d’organiser une souscription publique. Le 16 mai 1919, le Conseil municipal vote une subvention de 75 000 francs pour la réalisation du monument. Le comité lance par l’intermédiaire de la presse locale une « invitation aux artistes pour la présentation d’un projet de monument aux morts et à la Victoire »… qui est remporté par le sculpteur Gustave Violet. Ce monument, conçu sur le principe d’un retable, est inauguré en 1924.

D’après Elisabeth Doumeyrou : « Le monument aux morts de Gustave Violet à Perpignan : sa construction, sa restauration en 2018 », Perpignan pendant la première Guerre mondiale, Nouvelles éditions Sutton, Tours, octobre 2018.

Les carrés militaires des cimetière Saint-Martin et de l’Ouest

La ville de Perpignan possède deux carrés militaires où se trouvent les sépultures de soldats morts pour la France lors du premier conflit mondial entre 1914 et 1918. Ils se situent au cimetière de l’Ouest et au cimetière Saint-Martin au centre-ville. Le carré du cimetière du Haut-Vernet ne contient pas de sépultures concernant la Grande Guerre.

Au cimetière de l’Ouest, le carré militaire comprend 280 sépultures de Poilus, le carré militaire du cimetière de Saint-Martin, en compte 131.

D’après Fabien Larue : « Le carré militaire du cimetière Saint-Martin de Perpignan », Perpignan pendant la première Guerre mondiale, Nouvelles éditions Sutton, Tours, octobre 2018.

La restauration du monument aux morts en 2018

Depuis son érection, le monument aux morts départemental de la Grande Guerre, créé par Gustave Violet entre 1919 et 1924, n’avait jamais été restauré.

La restauration de 2017-2018 a consisté d’abord en la réfection de la chape du couronnement, au mortier de tuileau friable, et en sa protection par un entablement en plomb. La maçonnerie et les décors ont ensuite été nettoyés (disparition des salissures et lichens) et rejointoyés, la mosaïque restaurée, la ferronnerie restituée et repeinte.

On peut ainsi de nouveau apprécier pleinement la fraicheur des coloris des décors et des pierres, leur diversité de texture et de traitement, le subtil accord chromatique des éléments, qui fait vibrer l’ombre et la lumière. Se révèle alors dans toute sa splendeur l’harmonie du ciseau de Violet, dans l’une de ses œuvres les plus complexes, monumentale et aboutie, qui allie solidité architecturale, élégance des formes et accord des techniques.

D’après Elisabeth Doumeyrou : « Le monument aux morts de Gustave Violet à Perpignan : sa construction, sa restauration en 2018 », Perpignan pendant la première Guerre mondiale, Nouvelles éditions Sutton, Tours, octobre 2018.

Le monument aux morts des Volontaires Catalans à Barcelone : une œuvre de Gustave Violet

Ce monument, inauguré le 1er juin 1925, est érigé dans le carré sud-ouest du cimetière de Barcelone, à mi pente de la colline de Montjuic à l’initiative de l’Association générale française des anciens combattants résidant en Espagne. Réalisé par Gustave Violet, érigé « aux soldats de France et aux volontaires d’Espagne morts pour le triomphe de la justice et de la liberté », il comporte 135 noms.

La population française à Barcelone est enregistrée et administrée par le Consulat de sorte que lorsque la guerre éclate la mobilisation des conscrits se fait dans les mêmes conditions qu’en France. Des Catalans, acquis aux idées de démocratie, d’égalité et de liberté, s’engagent auprès d’eux, voyant ainsi le moyen de renverser la monarchie espagnole, qui a opté pour la neutralité dans cette guerre. Les volontaires quittent le pays, d’autres déjà exilés en raison de leurs idées vont avec eux s’engager dans la Légion étrangère à Perpignan et auprès des centres de recrutement disséminés le long de la frontière et sur la côte. Ils sont incorporés dans le Régiment de Marche de la Légion étrangère dans quatre bataillons envoyés partout dans l’Aisne, la Somme, en Champagne, sur l’Yser et plus loin encore, en Grèce (Bataille des Dardanelles, prise de Salonique) en Turquie (Bataille de Gallipoli). Ils subissent des pertes énormes dès la première année de guerre. Les survivants en 1916 sont regroupés dans un seul bataillon et adoptent la Bandera comme emblème sous lequel ils combattront jusqu’au bout.

D’après Claude Leplat : « Le monument aux morts des Volontaires catalans à Barcelone : une œuvre de Gustave Violet », Perpignan pendant la première Guerre mondiale, Nouvelles éditions Sutton, Tours, octobre 2018.

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